Me voici durant deux jours, à l’EHESS, au séminaire organisé par Le Bal : « La persistance des images« . Deux jours merveilleux, entre le sentiment de continuer la route entamée au printemps, après ce virage dont je disais en juillet que c’était le début de quelque chose. Le quelque chose continue de se dessiner, et les références citées durant deux jours (Barthes, Mauss, Foucault…) rejoignent les noms que l’on partage parfois toi et moi (Henrot, Des Pallières, Judd…).
Le thème s’avère être beaucoup plus vaste que ce que j’imaginais, et voici que Tanguy Viel croise un psychanalyste, qu’un critique d’art se met à philosopher, que les images en mouvement de l’Amérique d’hier se confrontent aux photographies enfouies du Sahara occidental. Douze interventions, autant de sujets dans le sujet et des dizaines de pages noircies en espérant ne rien oublier et en supposant pouvoir, ensuite, relire et retenir. Comprendre aussi, peut-être. Ces persistances des images ont une autre particularité, celle de m’ouvrir les yeux et l’esprit sur mes deux projets en cours, cette exposition qui viendra en janvier et ce livre qui peut-être, un jour, aboutira. Ces deux objets offrent aux mots et aux images la possibilité de se croiser et de persister, ils interrogent les souvenirs, le souhait de ne pas (trop) oublier, les visages enfouis, que sais-je encore… Bref. En relisant mes notes j’ai comme une envie de retranscrire ici, dans ce journal qui offre aux images un peu de persistance, quelques phrases, tronquées, incomplètes, mal notées, décontextualisées, comme celle-ci, prononcée au tout début des deux jours : « Ce que nous réclamons de l’art, c’est de fixer ce qui est flottant. » Mais voici que j’abandonne l’idée et qu’il m’en vient une autre, rédiger un long et précis compte-rendu, faire partager ces heures. Mais le temps file, saurez-vous patienter ?
Et le mardi, c’est charcuterie !
