Arnaud Rodriguez

Bio

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Je suis né à Saintes en 1974.
Je vis et travaille à Bordeaux.

Autodidacte, je fais de la photographie depuis 2003. Ce qui me porte c’est surtout chercher, déplacer régulièrement mon regard et ma pratique. Le résultat, après 20 de photographie, c’est une grande diversité de chemins empruntés et de travaux réalisés.

J’ai longtemps cherché à montrer le rien, l’insignifiant, j’ai longtemps voulu donner de la force ou du sens à l’anodin du quotidien. Ce témoignage visuel s’accumule depuis plus de vingt ans dans un journal en ligne, exercice d’écriture longtemps éloigné du je, dont les images assurent comme la part manquante. Avec la distance et le temps, les images collectées se rejoignent parfois et composent alors des séries laissant apparaître de nouveaux enjeux. Je cherche encore cela souvent, à donner une place au peu.

En 2011, je découvre à la fois le Japon et la force du 50mm. La photographie de rue s’impose dans ce pays, quelques mois après la triple catastrophe dite de Fukushima. Après trois courts séjours là-bas, j’y réside de 2014 à 2017. Ce pays constitue durant toutes ces années un terrain d’exploration extrêmement riche. Creusant toujours dans mon quotidien, où la nuit prend une importance inattendue, j’interroge notamment les pratiques sociales et l’urbanisme, et ce à un rythme qui n’était jusqu’alors pas le mien – revenant, insistant, attendant.

En 2017, mon journal et mes images prennent des contours inédits, plus intimes. Dès lors, même derrière les photos de vacances, je tente d’exprimer quelque chose d’autre que les paysages : le poids du passé, la peine des amours perdues. D’autres territoires nourrissent mon regard et ma production : la ville d’Arica au Chili, l’île de Lamu au Kenya, ou encore Bordeaux où je vis dorénavant.

En 2020, j’entame un virage vers le portrait et le nu : derrière les corps et les visages, je me confronte surtout à moi-même, à celui qui ne sait pas comment regarder l’autre sans détourner les regard. J’essaye aussi, par ce geste, à aller à l’opposé des photos volées prises dans la rue. Ce déplacement vers les corps se fait parfois sous un pseudonyme, plus libre, plus audacieux. Cet facette de mon travail m’amène aussi à faire des portraits sans visage, à jouer avec la censure en intégrant des éléments graphiques à des nus, ou à inviter Frédéric Poussin à coudre sur des tirages.

Aujourd’hui, mon plaisir de créer se situe à la jonction de tous ces regards, tous ces chemins. J’aime également faire dialoguer textes et images dans certains projets, comme j’aime regarder encore et encore les images d’autrefois pour mieux les faire parler. Ma photographie se situe entre le hasard, la quête et la peur d’oublier, entre ce qu’elle montre, ce qu’elle veut dire – parfois rien –, et d’où elle vient.

D’autres pratiques artistiques jalonnent également mon parcours avec notamment l’écriture d’un texte pour le projet Faire l’amour du chorégraphe Olivier Gabrys (2019) ou la participation au projet collectif Le film des instants de l’écrivain Frank Smith (2020). En 2021, j’ai rejoint le projet Journal intime collectif de Mathieu Simonet. Je me suis dernièrement engagé dans des lectures à voix haute, mises en pratique lors de la performance Dire le Japon (2022) et de la Nuit de la lecture (2023). En 2024 parait mon premier livre, Présence, aux éditions Labyrinthes, dans la collection Misfits dirigée par Olivier Steiner. La vidéo est aussi un média que j’ai expérimenté en 2025, au cours de la performance scénique Parfois qui mélangeait projection et lecture.