Série de 100 photographies prises au téléphone portable.
Août 2016. Huit jours de vacances à deux sur la côte de la mer du Japon. Les trains locaux que nous avons choisi d’emprunter font halte dans chaque gare. Portés par la volonté de vivre autrement ce Japon où nous habitons depuis deux ans, nous circulons ainsi, lentement, dans un parcours rythmé par les habitants qui montent et descendent sans la moindre notion de voyage.
À chaque arrêt, je prends en photo ce que le hasard de ma place me donne à voir, dans un protocole évitant les reflets, le bougé et la pâleur des couleurs par défaut : téléphone portable apposé sur la vitre et calé sur le bord, légère saturation. À notre dispositif de voyage s’immisce donc un dispositif photographique : répétitif, sans le choix ni la liberté du cadrage, sans cette inspiration qui fait habituellement naître mes photographies.
Ainsi s’accumulent les images, et nait une série de cent vues dans une alternance de paysages, de petites villes entraperçues, de quais avec quelques voyageurs. Le hasard génère un carnet d’images représentatif de ce Japon que l’on traverse, et laisse apparaître un certain vide auquel mon œil ne peut échapper : celui des régions désertées.
*Eki signifie gare en japonais.