Exposition : Every day
Du 23 avril au 8 mai 2016.
Totousha – Kyoto
(Voir l’emplacement)
Pour Every day, Arnaud Rodriguez revenait sur les photographies prises depuis juillet 2014, date de son installation à Kyoto.
L’exposition interrogeait le fait de prendre des photographies chaque jour, sans direction pré-établie, et de les montrer dans ce lieu du quotidien qu’est une maison, où le tokonoma est toujours considéré comme la place centrale pour exposer.
Plusieurs cérémonies de thé ont été proposées dans le cadre de cette exposition.
Une publication, partie intégrante de l’exposition, a été spécialement réalisée pour l’exposition (cf. entretien ci-dessous).
Dans le cadre de KG+ – Kyotographie satellite event
/// ENTRETIEN ///
La première impression, c’est que votre travail impose un va-et-vient entre une vision d’ensemble, avec des compositions, et un arrêt sur chaque image. Quelle volonté et quel projet manifeste cette proposition visuelle de la photographie ?
L’objectif c’est d’interroger le quotidien : montrer des images du Japon où je vis, où je réalise chaque jour des photos dans le but principal d’illustrer mon journal, des photos qui peuvent donc être mineures, simples, et qui forment un ensemble sans directions. Or, au milieu de cette accumulation d’images, il y a parfois des images fortes, qui s’imposent, qui peuvent être regardées seules, hors de ce tout. L’objectif c’est de composer avec ces deux niveaux d’images.
Le lieu d’exposition a-t-il imposé une direction à ce projet ?
Effectivement, le fait d’exposer dans une maison traditionnelle, où il y a peu de surfaces pour l’accrochage, nécessitait une sélection très resserrée : je ne souhaitais pas transformer la maison mais conserver son « usage », puisque des personnes y vivent et que la pièce principale est utilisée pour des cérémonies de thé – avec le tokonoma comme espace central. Or cette sélection ne correspondait pas à l’idée d’accumulation de photos prises chaque jour. J’ai donc décidé de proposer une publication, pour laisser le spectateur avoir une idée plus précise de ce que je vis et ce que je vois.
Pourquoi ne pas avoir conservé une chronologie dans cette publication, pour rester dans la relation aux images prises jour après jour ?
Cette chronologie est déjà présente sur mon journal en ligne. Mon souhait pour cette publication est de recomposer mes souvenirs, un peu comme lorsque qu’on cherche à se rappeler ce qu’on a fait dans les mois qui précèdent, et que les images viennent en désordre. Le regroupement d’images, et les différents formats utilisés, insistent ici sur un sentiment d’harmonie globale.