Nous partons alors à vélo, mais rapidement nous nous arrêtons pour ce bar, non pas parce que nous sommes déjà fatigués, mais parce qu’il a une bonne tête de l’extérieur. Installés, tu trouves que ce serait bien de venir y écrire – c’est à dire que je vienne y écrire, moi, parce que depuis cette table, dans l’espace fumeur malheureusement, là-bas, on y voit la rivière. Regarder l’horizon pour trouver l’inspiration au-delà ? Nous remontons ensuite à 3 ou 4 kilomètres au nord, là où la kamo s’amenuise et se dessine en torrents. Sur le trajet aller ou retour, cette usine, cette île, ce parc où rient quelques enfants, la musique des bee-gees provenant d’un minivan derrière le pare-brise duquel un pied bouge en rythme, cet étang au bord d’un cimetière que quitte un groupe de personnes vêtus de noir et venus en autobus ; ne serait-ce pas près d’ici, ce temple de mousses ? Parti sans appareil photo, je sais qu’il faudra revenir, il y a ici ou là de quoi compléter tel travail et entamer tel autre et je me demande pourquoi je n’étais jamais remonté jusque ici seul.
Plus tard, S (depuis quand ne s’était-on pas vus ?) puis K (… depuis trois semaines), et les Contes de la lune vague après la pluie.