Mercredi 25 septembre 2024

Cher Christian,

Un petit mot pour te dire que j’ai lu Renard.

Étonnants parallèles (et perpendiculaires) entre nos deux livres.

Étonnante écriture, étonnant récit qui nous perd dans sa géographie incertaine, sa chronologie muette, ses phrases posées comme des regards fixes, une manière troublante de ne pas appeler un macha un macha (hahaha). Ta façon de décrire la maison et la nature m’a étonné, mais c’est très toi, précis. Il y a quelque part le côté clinique de certains de tes films.

Et puis il y a ce côté Slow Life. Slow book… 🙂

La fin est un éclatement extrêmement fort, une fêlure qui rompt comme une digue. Un autre toi, rare, trop rare sans doute.

Ton livre forme un beau duo avec Présence.

Et c’est un un beau trio avec Guillaume, des présences, des absences, des douleurs…

J’ai écrit à Olivier pour lui dire à peu près la même chose, et le remercier, c’est une belle aventure.

Dimanche 22 septembre 2024

Il est tôt, quatre heures à peine, les premiers rayons de soleil viennent de poindre, je quitte le refuge où nous avons passé la nuit. Novembre m’accompagne, il a tout organisé – il me faut une épreuve pour surmonter la surprise, le désarroi, le désastre sentimental que je viens de vivre, je n’ai rien vu venir.
::: Christian Merlhiot ; Renard

Jeudi 19 septembre 2024

J’ai réduit mes déplacements à leur fonction technique : je me rends d’un point à un autre, sans détour, sans même regarder le décor. Moi dont les gens disent : celui-qui-marche-dans-les-rues-de-Paris. Depuis dix jours, je suis comme les enfants qui dissimulent leur visage avec les mains, disant : « Je suis caché. » Si on ne me voit pas, je n’existe pas. Les visages dans la rue : ils n’existent pas. Je ne vois personne, je parcours une ville déserte, vidée des humains qui la peuplaient. Robot parmi les robots, je ne me promène pas : je vais quelque part. Ce temps perdu, ces quinze minutes de marche, je les meuble d’activités automatiques : je réponds à des messages, les yeux sur mon écran. Faire ça dehors, ce n’est pas moi. Mais cet espace dehors, ce n’est pas ma ville.
::: Antonin Crenn ; Désir quand même

Mercredi 18 septembre 2024

Tu es l’aînée et c’est toi qui t’occupes d’elles. Le plus souvent, la mère est dehors, dans les champs, à travailler avec le père. Toi, rivée à la maison, très tôt astreinte aux soins du ménage, aux multiples tâches liées à la vie de la ferme.
::: Charles Juliet ; Lambeaux

Dimanche 15 septembre 2024

Cher toi,

Comme toi je suis allé marcher cet après-midi. Il faisait beau. Il y avait les gens qui s’ennuient dans les laveries, un mec qui pissait le long de l’église Sainte-Croix, une femme amoureuse souriant à son téléphone, un vieux monsieur avec son petit chien blanc dans sa solitude des jours, que ce soit dimanche ou pas, le dos courbé. Je suis allé jusqu’au nouveau pont Simone-Veil, 45 minutes de marche, un peu plus au retour, détour. Quelle distance donnerait ton podomètre pour que nous riions, chamailleurs ?

Au matin j’avais terminé le Maurice Pons, j’aime lire le matin ; rare habitude. Puis j’étais allé aux Capus. Sur le chemin du retour, il y avait dans les vitrines de cette galerie, des photos splendides. L’une, surtout, un homme, un cheval. J’aimerais tant exposer, là, je leur ai écrit. Pas de réponse, mais c’est dimanche…

Je ne savais pas quoi faire de ma solitude absurde, je ne voulais pas un autre que toi. J’ai essayé de travailler pour le libérer, hier aussi, mais rien, tout n’est que confusion, presque tout, bousculades dans mon esprit, étau. Il y a parfois des moments de paix intérieure, je ne sais pas exactement comment ils s’imposent, ou pourquoi c’est tout le reste qui s’impose, trop. T’écrire, quand le soir me dit d’aller me coucher, c’est autre chose, une oasis. Écrire n’est que douceur, écrire en général, il faudrait que cela s’impose. Même chercher les mots, ceux qui se cachent, même cela c’est doux, peut-être parce que mon esprit n’est qu’à cet endroit, dans l’état de l’écriture, et que les pensées parasites sont là pour nourrir les textes.

Jeudi 12 septembre 2024

Cher toi,

Le froid, déjà. Comme si le livre de Maurice Pons, qui m’accompagne encore et qui a plongé Siméon dans les saisons de gel, avait glissé sur nos ciels. Je suis pourtant sorti la nuit tombée, oh ce n’est qu’un froid relatif ; on a oublié, c’est tout. Déjà on craint l’hiver pourtant.

Les résidus des Jeux Olympiques sont encore sur les berges de la Garonne, tables de ping-pong – ce serait bien qu’elles y restent -, arches, pistes. Dans la nuit, on les devine. Les immenses bandes de couleurs qui jalonnent le sol donnaient des airs joyeux, lorsqu’elles ont été peintes, à ces immensités nues et minérales sur lesquelles je ne vais plus si souvent, sans doute pas assez souvent, mais je suis un peu las de toujours faire ce parcours. Où aller sinon ? Il faudra que je te raconte le tour qu’on faisait tous les deux chaque soir avec Christian lorsqu’on visait à Kyoto, quoi qu’il a dû arriver que je le laisse y aller seul sous la pluie.

Je n’étais pas seul sur les quais, il y avait des promeneurs, des coureurs, l’un d’entre eux torse nu, corps dessiné d’une statue. Il y avait un groupe de photographes qui attendaient la photo parfaite le long du miroir d’eau. Ah et deux hockeyeurs qui grignotaient le silence des quais lorsque je me suis arrêté pour écrire le brouillon de ce texte. J’avais coupé la musique qui presque m’abrutissait, la chanson disait alors”Why me ? Why you ?”, chanson pas écoutée depuis 15 ans peut-être : F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E, de Pulp. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je me réconcilie avec les musiques de mes 20 ans depuis quelques jours.

Mardi 10 septembre 2024

Ayant mûrement réfléchi, ayant pris votre courage à deux mains vous vous décidez à aller trouver votre chef de service pour lui demander une augmentation vous allez donc trouver votre chef de service disons pour simplifier car il faut toujours simplifier qu’il s’appelle monsieur Xavier c’est-à-dire monsieur ou plutôt Mr X donc vous allez trouver Mr X là de deux choses l’une ou bien Mr X est dans son bureau ou bien Mr X n’est pas dans son bureau (…)
::: Georges Perec ; L’art et la manière d’aborder son chef de service pour lui demander une augmentation

Samedi 7 septembre 2024

Il arriva par le sentier de la cluse, vers le seizième mois de l’automne, qu’on appelait là-bas : la saison pourrie.
::: Maurice Pons ; Les Saisons

Vendredi 6 septembre 2024

Cher toi,

Il reste trois radis dans une coupelle sur la table. Ça fait plusieurs jours qu’ils sont là. Je ne sais pas trop pourquoi je ne les jette pas. C’est étrange. Enfin, tu vas me dire que tu sais pourquoi je ne les jette pas.

Ce soir, en allumant mon ordinateur, j’ai eu cette petite vague de joie, puisque mon fond d’écran est ton visage / ton visage est mon fond d’écran. C’est une des photos prises à Bayonne, quand tu lisais, dans la vitrine peu éclairée de la librairie de la rue en pente — que j’aime le nom de cette boutique ! —, la note de lecture destructrice et hilarante à propos du livre de Marlène Schiappa.

Alors je me suis dit qu’il fallait que je fasse pareil avec mon téléphone. Qu’à chaque fois que je l’allume, je voie tes yeux, un sourire.

Et puis j’ai posté cette photo que tu as vue sur Instagram : Benjamin et Olivier. C’est une photographie qui n’aurait pas dû exister. Je n’aurais pas dû être là, ce 14 janvier. Je n’aurais pas dû être dans cette absence, cette fuite, ce refus. J’aurais dû être avec elles, avec nous – elles et moi -, avec ce que nous étions, ce que nous étions encore. C’est un peu flou, c’est loin, déjà loin. Ce qui est sûr, c’est que j’avais choisi les corps qui dansent au lieu de mourir.

::: Yulene Olaizola ; Fogo, 2012

Mardi 3 septembre 2024

Cher toi,

Antonios est parti tout à l’heure, encombré, mais pas pas la peur. Deux énormes valises.

Une nouvelle vie commence pour lui. Une autre vie, dirais-je, une vie de Français. Tu sais, il a été une jolie présence durant ces quelques jours, c’était bien. Ce genre de présence de passage – je ne parle pas de la tienne, toi c’est autre chose – est une respiration. Il est à présent rare pour moi que la solitude soit un fardeau. Je l’ai apprivoisée, la solitude. Ou bien m’a-t-elle dompté ? Combien j’ai par moment détesté cela, rentrer chez moi, dans cet appartement, et n’avoir personne à embrasser. J’ai le souvenir précis de moi-même, rentrant chez moi, m’asseyant sur le canapé, début 2020, et sentir ce truc dont on fait des chansons tristes : être seul. Et puis il y a eu le confinement, sans plus personne, sans peau, sans rien, voire sans nous-mêmes. Nous ne pouvions plus vraiment être nous-mêmes.

Bref, oui c’était bien qu’il soit là, Antonios, surtout après tous ces mois sans l’avoir vu. Peut-être grâce à tous ces mois sans l’avoir vu. C’est amusant comme, dans certains côtés, il a une attitude similaire à Aly… D’ailleurs, il m’a laissé une valise, comme Aly. Je ne sais pas où je vais la ranger. Je ne sais pas non plus quand il va la récupérer. Ou s’il va la récupérer. Ça fait combien d’année que j’ai ça dans le placard ?

Avec Aly aussi, il y avait eu des mois l’un sans l’autre, jusqu’à ce qu’il ait eu besoin de moi. Je savais, avec l’un et l’autre, qu’on se retrouverait. Ça tombait bien, qu’Antonios ait besoin de moi, je n’ai pas hésité, j’étais là, j’étais prêt, j’ai répondu tout de suite “Oui bien sûr tu peux rester chez moi”, comme j’aurais pu dire “Oui je suis là”. C’était le bon moment avant que, peut-être, ça nous échappe trop.

Lundi 2 septembre 2024

Cher toi,

Laisse-moi te dire combien le soleil tapait fort lorsque j’ai retrouvé Benjamin devant l’Utopia, il était 14h passée. Il venait voir une exposition, je t’ai dit ? Dernier jour. Alors je l’ai accompagné. J’avais posé mon après-midi, je n’avais pas hésité, je t’ai dit ? Nous nous voyons trop peu ! Dans l’expo, le travail du plasticien, un ami de Benjamin – d’où sa visite -, c’était étonnant, autre chose, j’ai beaucoup aimées certaines pièces – des objets brûlés, des “peintures” à la flamme – et à l’opposé de cette fragilité, le brut de grosses couvertures peintes, comme les couvertures de déménagement en laine de mon enfance, il y en avait toujours une dans le coffre de la voiture je crois. C’est peut-être toujours le cas d’ailleurs. Nous avons longuement discuté avec lui, un type chouette, simple, précis et vague (un peu mon genre sur ce plan-là, haha).

Oh mais je ne t’ai pas raconté l’expo de samedi au Frac. Je t’en parlerai quand nous nous verrons, si je n’ai pas tout oublié d’ici là. Nous aurions dû y aller ensemble l’autre jour, il est question de territoires, tu aurais sans doute aimé, mon petit géographe. Pas forcément aimé comme moi, avec mon regard de photographe, j’ai aimé. À ta manière. Le plus beau travail était celui qu’une photographe basque ; il y avait des portraits, bien sûr.

J’espère qu’il fera beau quand je viendrai te voir, ou bien il va nous falloir inventer des soleils dans ton appartement. J’ai le souvenir net de ce dimanche pluvieux, ce n’était pas très drôle… Quel film avions-nous vu ?

Dimanche 1er septembre 2024

Cher toi,

Il est bien tard, c’est presque lundi, j’ai pourtant envie de finir le livre de Maurice Pons ; il m’en reste trente pages. Depuis quelques jours, je roule avec lui dans la nuit, je suis un autre passager que cet homme étrange. Tu sais, Maurice Pons, je l’ai croisé autrefois, au Moulin d’Andé. Nous y sommes allés, quoi ?, 3 ou 4 fois peut-être, avec Christian. Nous mangions parfois à la même table, il était toujours assis au bout je crois. Il devait se demander qui j’étais vraiment, à part le compagnon de Christian. J’étais en retrait, discret, muet, écrasé par les autres venu·e·s là pour écrire, composer, écrasé par lui, sa présence et celle de Suzanne, malgré sa bienveillance, ses bras grands ouverts, son sourire. Il m’a fallu googler pour retrouver son prénom : Suzanne ! Ma mémoire devient de plus en plus vacillante, mais oublier un prénom ne doit pas m’inquiéter ! C’était magique, le Moulin, mais je n’étais pas vraiment très à l’aise, là-bas. Il y a dans mes carnets les souvenirs, il faudrait que j’y creuse. J’essayais de décrire les lieux, j’essayais de croiser les fantômes. Je butais toujours sur l’écriture. Je me souviens que je n’avais pas grand chose à dire, ou bien je ne savais pas comme le dire. Ah tiens tout de même, il y a ceci, en haut de cette page : https://arnaud-rodriguez.net/journal/2012/10/

Ah les livres ! Tous ceux qui étaient à terre, dans mon salon, ont trouvé enfin leur place ! Sans doute que la présence d’Antonios, depuis vendredi, m’y a poussé ; ses valises prennent pas mal de place ! Cela m’a pris quoi… deux ou trois heures ? Tout en haut, il y a toujours une rangée de mes livres, je les ai classés par couleur. Il faudra peut-être que je réserve les étagères de la chambre à certains de mes auteurs préférés car je suis peiné de voir quelques Duras ou Perec tout là haut. J’ai déjà redescendu W. Mais c’est inextricable.

Il est tard et je me dis que ce journal pourrait prendre un virage épistolaire, te parler, parler à d’autres, peut-être même à des inconnu·e·s, à des fantômes, à des gens qui n’existe pas. Ce ne serait plus vraiment un journal. Mais ce serait une autre liberté, une autre écriture, plus libre, moins engoncée sans doute. Mais, comme à d’autres, je pourrais dire que tu me manques.

Vendredi 30 août 2024

– Mais j’ai pas retenu, tu pars à quelle heure demain ?
– Heu non je pars mercredi.
– …
– Oui je te l’ai écrit clairement.

Jeudi 29 août 2024

Le soir tombait. Nous roulions en silence. Sur la route devenue large et lisse, les lignes jaunes, tout au long des courbes, traçaient leur message en morse rapide. Au dessus de la voiture ouverte, les arbres glissaient dans l’eau du ciel comme les algues d’un grand fleuve.
::: Maurice Pons ; Le Passager de la nuit

Mercredi 28 août 2024

Enfin. L’enveloppe est dans la boîte aux lettres : La Poste m’a retrouvé, la porte d’à-côté. Tu m’avais écrit au numéro 10 : “Oh, j’ai écrit au 10 !”, m’avais-tu dit, immense désarroi, samedi, en arrivant chez moi. Tu étais si content de cette carte, de tes mots appliqués, si triste qu’elle ne soit pas arrivée, peut-être perdue de ta petite erreur.

J’avais demandé, hier, au restaurant du rez-de-chaussée. Non, l’employé ne savait pas.

L’enveloppe est dans ma main. J’attends un peu avant de l’ouvrir. Je suis déjà si doucement joyeux et soulagé qu’elle soit là, je profite de ça, de ce presque rien, tant. A l’intérieur, la carte est un tableau de Fernand Léger, Les Constructeurs, 1950, achetée au musée de Biot. Tu était content lorsque tu y es allé ; j’aime te savoir ainsi.

Tes mots racontent, de peu de mots bien sûr, ce que c’est qu’être bien, ailleurs et comment, moi-même, j’étais un peu là. Un renard, aussi.

Mardi 27 août 2024

Elle est enfermée dans une cage de verre, au milieu d’une grande pièce. Elle est nue, elle est floue, illisible.
::: Bertrand Schefer ; Francesca Woodman

Ainsi les jours reprennent ce rythme qu’on connait tant, le travail. Hier déjà. Hier c’était chez moi, ce n’est pas tout à fait pareil, reprise en douceur, se dérouiller, noircir l’agenda de tout ce qu’il y a à faire, c’est presque indécent, peut-être impossible. Aujourd’hui, l’après-midi, je suis allé au bureau après déjeuner. Le matin j’aime télétravailler, je me lève et hop, presque hop, le café posé sur le bureau au milieu du bazar dans cette tasse qui vient de Limoges. Lachaniette, la marque, bordure métallique. Style empire ou un truc du genre, ou pas. C’est Christian qui me l’avait offerte je crois. Ou bien l’avait-on achetée ensemble ?

Les jours reprennent le rythme qu’on connait moins, celui de la salle de sport. Hier déjà. Hier il y a eu ce garçon, cet ami de Mathieu avec un t ou deux, il a fait celui qui ne me reconnaissait pas, qui ne me voyait pas, il baissait la tête, il la tournait. On ne peut pas à ce point ignorer quelqu’un à 1m, on ne peut pas, à ce point, éviter de regarder son voisin de machine pour dire “Bonjour”. Ça ne dit pas beaucoup “Bonjour”, à la salle. Ça ne dit pas grand chose. A peine des “Han” pendant l’effort. Je me suis arrêté devant lui pour le saluer. Il regardait vers le bas. Je me suis demandé s’il était profondément impoli, profondément timide, profondément bizarre. J’ai fait un signe de la main, il a levé la tête. J’ai souri, salue, rien de plus, banal. J’ai oublié son prénom. Banal ? Ce serait presque joli, non ?

Lundi 26 août 2024

L’homme attend devant la supérette. Il vient vers moi, il me demande si je peux lui acheter du yaourt à boire. Je dis “Bien sûr ! Quel parfum ?“. Il dit “N’importe“. Il a peut-être 65 ans, une salive épaisse à la commissure des lèvres, les yeux sont tristes, perdus.

Il rejoint ainsi la femme et les quatre hommes qui nous ont demandé de l’argent lorsqu’avec Gilles nous discutions à la terrasse de l’Utopia : “Quelques centimes“a dit l’une d’une voix chantante, souvent elle passe là, parfois j’ai quelques centimes. “Une petite pièce” a dit un autre. Je n’avais pas de pièces.

Je choisirai vanille.

Dimanche 25 août 2024

Tu pars. Tu pars avec la fin des vacances dans un train qui n’est pas celui qui devait t’emmener. Feu aux abords des voies, train annulé, stress, correspondance à Paris. Ce n’est ni le même parcours ni le même prix.

Je suis triste quand nous partons de chez moi, jusqu’au quai de gare, l’attente de peu de mots. Et puis la tristesse part avec toi. Ça ne dure jamais longtemps je crois. Nous sommes le rythme de nos retrouvailles et de nos départs. Nous sommes des heures ensemble ; depuis mercredi, 16h15, nous étions ensemble.

Bientôt nous nous reverrons, ce sera encore l’été ; les derniers jours fébriles, encore ensoleillés.