Samedi 18 août 2012

J’ai même gardé les cheveux que j’ai coupés pendant le tournage.

Elle a sorti des photographies : elle souhaite que tu les scannes. Le moment est beau et rare. Les années ont passé, c’est ainsi, les souvenirs défilent, elle prononce un nom, un titre ou décrit brièvement, parfois hésite, parfois au dos on peut lire un indice.

Et puis tout le reste, tout le reste d’une jolie journée, tout ce que j’ai oublié et que j’ai noté, tout ce que je ne dirai pas, quoi d’autre ? Les matines qui nous réveillent, la boulangerie, la voix qui dit  derrière nous “Tu veux aller voir Mireille ?“, la petite fille qui a déjà mangé, le café qu’on prend à l’intérieur, pourtant dehors il fait si beau, Pierre s’en étonne. Évron, joli centre-ville, la foule à boutonnière à la sortie de l’église alors on passe part l’arrière. “Vous fermerez la porte” nous dit le curé. Quelque chose d’une sieste, Marguerite Duras dans la voix ou dans les livres, le long du mur du cimetière les petites tombes des enfants, les cœurs en plaque émaillée sous un soleil de plomb. Sainte Suzanne, c’est joli Sainte Suzanne, ça vire au village propret pour touristes mais c’est joli, il y a bien sûr un antiquaire ; c’est combien les petits verres ?