Un mois, un jour.
Te revoici d’un périple à l’autre bout, l’autre bout de quoi, d’un océan et d’un continent. Bronzé d’un ailleurs de terre rouge et de soleil, de cette Amérique de films qui fabrique quelques-uns de mes rêves en attendant que cela devienne des souvenirs, tu me dis, après tant de conversations, qu’au fait mon journal… Au fait ton journal ?
Mon journal, abandonné. J’ai l’esprit ailleurs, comprenez-vous, comprends-tu. Le mois est passé, vaste de lectures et de découvertes, d’apprentissages et d’un anniversaire peuplé de rares visages presque oubliés. Les feuilles mortes se seraient ramassées à la pelle si nous n’étions pas au printemps, un printemps froid que l’on éternue et que l’on voudrait voir bleuir. « Potlatchoum », pourrais-je donc résumer le mois qui vient de passer.
J’ajouterais quelques citations (« N’auraient-elles en commun, ces multiples solitudes {…} que la coïncidence non entièrement fortuite de leurs emplois du temps ? de Marc Augé, « J’suis là d’puis trois jours j’ai pas vu un seul film. » de Duras à Cannes ou « Pour moi l’Europe, c’était la neige » de Marguerite encore), Vincent Dieutre qui cherche Schubert dans l’hiver allemand, le Japon qu’on retrouvera en octobre, Camille Claudel et de la tête de veau, du sumo, et des photos, bientôt… Et puis l’homme immense, dans le matin frisquet.