Lundi 16 septembre 2013

À la radio, on parle de ce parti dont je n’ai même pas envie de parler. C’est pourtant l’heure du café, une heure où je navigue un peu entre sommeil, réflexions météorologiques, hésitations pour une éventuelle cravate, regards intempestifs sur les différentes sources donnant l’heure. Il me vient alors à l’esprit ce texte survolé au printemps, et lu avec attention récemment.

En combinant ces mesures, on peut conclure qu’une minorité convaincue de sa domination future et, par suite, disposée à s’exprimer, verra son opinion devenir dominante, si elle est confrontée à une majorité doutant que ses vues prévalent encore dans le futur, et donc moins disposée à les défendre en public. L’opinion de cette minorité devient une opinion qu’on ne peut désormais contredire sans courir le risque de quelque sanction. Elle passe ainsi du statut de simple opinion d’une faction à celui d’opinion publique.

Élisabeth Noëlle-Neumann – LA SPIRALE DU SILENCE (1989)