Vendredi 20 septembre 2013

… Par exemple, est-ce que tu t’es jamais demandé si papa c’était une usine ou un paysage ? Et maman, c’est un paysage ou une usine ?

Cinémathèque. Godard. Numéro Deux.

Parfois, tu m’emmènes au cinéma : tu me prends par la main et tu m’entraînes sur les chemins escarpés du septième art, là où il faut prendre le risque d’aller pour voir un autre horizon, une autre Histoire, celle que je n’ai pas vue dans les encyclopédies, là où tu sais sûrement que ma curiosité et ma faim seront satisfaites malgré le heurt, le tunnel, les limites incroyables de ces espaces qu’ils ont dynamités, les questions. Godard, pour moi – mais je n’étais pas dupe, je me rappelais Film, Socialisme – c’était surtout trois films avec Anna Karina. Vous voyez quoi… Godard c’était fou, drôle, à part, peut-être génial. Avec Numéro deux, Godard c’est devenu des questions, du je-ne-sais-pas, la quête d’un sens, des peut-être et puis tu me demandes si après/grâce à la sémio je peux tirer quelque chose de ça, oui sûrement, mais non, je n’y arrive pas, juste que c’est un film mais que c’est autre chose, un combat, une baffe, une volonté. « Encore film politique alors ?« , dit-elle.

(Et avant il y avait eu un entretien avec Claude-Jean Philippe sorti des tiroirs, un truc improbable là aussi, bref…)