Ils sont, eux aussi, dans ce TGV qu’on aurait pu manquer parce que curieusement, bêtement, naïvement, on n’a pas vraiment vérifié, comme si on avait l’habitude de faire ce trajet que l’on n’a jamais fait (toi peut-être ?), alors que, quand on a l’habitude – vers Limoges ou Saintes – on vérifie, une fois, deux fois. Ils sont là, ils entassent dans le wagon leurs valises de clichés, ils sont des “bourges”, ils vont à Megève, ils sont tels que vous les imaginez, du beige et un serre- tête, le père peut même lire “SAS” et puis ça chuinte, ça parle fort, et le petit garçon blond en polo bleu pâle assène dans le couloir tandis que vous essayez de lire “Ah ouiii elle est vraiment sympa, on la voit tous les mercredis au polo.” Nous, nous allons à Châlon-sur-Saône, pas de ski, non non, mais le vernissage des trois nouvelles expos du musée Niépce. Pourquoi ? Parce Ziad Antar, parce que P y va, parce que…
Il faudrait alors des paragraphes et des paragraphes pour parler de l’hôtel, du travail de Ziad, du dîner, de la belle collection exposée, des photos de C. Cook qu’on n’aurait pas dû laisser pour le lendemain, etc. Il faut peut-être se limiter à une chose, une émotion, celle devant la photographie de Cartier-Bresson, ci-contre, prise avec mon téléphone portable, quelque chose de rarement ressenti devant une image, l’impression du mélange savant de la perfection et de l’émotion.