Samedi 15 mars 2014

Une musique de fanfare dans mon dos. Je pense à celle de “Une chatte sur un toit brûlant” mais les enfants insupportables ne sont pas là pour souffler dans leur petite trompette ; le manège ne tourne pas, l’homme attend dans sa petit cabine qu’un gamin ait envie de tourner sur un cheval de bois aux paupières écaillées. Assis sur un banc, je regarde l’horizon brumeux et la Charente dont les rives ont encore cette odeur typique des périodes de crues. Le manège est vide, sentiment d’abandon temporaire, sentiment d’abandon qui rappelle (vaguement) celui qui, plus tôt, régnait là-haut, sur le site de l’ancien hôpital. Je n’y étais jamais retourné : le lieu est vide, les fenêtres sont murées, les murs sont joliment couverts de graffs. Les souvenirs y sont tristes mais lointains, j’ai souri devant ce village fantôme fascinant et photogénique dont je n’ai pas parfaitement capté l’âme. Et puisque c’était le jour de voir Saintes autrement, me voici découvrant la petite salle des Jacobins et redécouvrant l’intérieur de l’Abbaye aux Dames envahie par quelques grincements de hautbois. Soudain, rêver de grands formats précis dans la magnifique salle capitulaire.