Je retourne au sanctuaire « abandonné » découvert avant-hier, outillé de mon grand angle pour mieux capturer ces deux canapés qui ne se laissent pas faire – une lumière très basse dans cette forêt et ce coin de toiture s’échinant à être dans le champ –, mais, ensuite, au lieu de grimper, je vais voir plutôt là-bas, le long du cours d’eau maltraité par trop de détritus comme trop souvent à la lisière de la ville. Je ne vais pas bien loin, m’arrêtant à la recherche de pierres ou mousses pour le jardin, me demandant si ce morceau de bois pourraient être utile voire odorant – et le porte à mes narines. L’homme dépassé un peu plus tôt – moi à vélo, lui à pieds – arrive alors, me surprenant dans mon improbable reniflage sylvestre, me salue et dit autre chose en me montrant la suite du chemin. Je lui réponds que je ne sais pas, puisque quelle que soit sa question, je ne sais pas, et je regrette très vite cette phrase un peu facile. Il est déjà trop loin quand je prononce dans sa langue, pour moi-même, que « je ne suis pas allé plus loin », « je suis allé jusque ici seulement »… ce qui aurait été plus précis et m’aurait rassuré quant à ce lent apprentissage du japonais. Qui donc, preuve en est, progresse, allant, comme sur ce chemin, petit à petit, plus loin, ainsi qu’on le précisera le soir au dîner.