Une odeur de tabac froid, légère mais présente, moins insistante que dans ce business hotel de Hiroshima en 2013. Des édredons à fleurs, une distance inédite entre les deux lits, un bruit de circulation léger mais présent. Un étage plus bas, le gardien de l’hôtel, myope comme une taupe, patiente dans son costume bleu digne d’un agent de parking. L’endroit est étrange, tellement étrange que nous nous sommes demandés en franchissant les portes si c’était bien l’hôtel où nous avions réservés ou bien une maison de retraite ; nous l’avions choisi un peu au hasard (Internet, etc.) surtout pour sa situation sur le bord du lac Biwa ; à peine garés on bénéficia d’un joli coucher de soleil.
Le tableau dépeint ainsi ne gâche nullement cette journée, qui commença pourtant par un french-toast un peu triste et par une réservation téléphonique pour le sus-dit hôtel, réservation en langue locale d’une durée de plus 8 minutes durant laquelle la personne au téléphone me posa des questions aussi inutiles – notre heure d’arrivée – que saugrenues – notre âge -, tant et si bien que je frisais l’exaspération totale au moment de raccrocher, le soulagement l’emportant tout de même sur l’agacement.
Bref, tout ça ne gâcha pas cette journée, merveilleuse et ensoleillée, merveilleuse et surprenante comme peuvent l’être le musée du 21ème siècle, le jardin Kenroku-en, un déjeuner dans un restaurant de ramen presque poétisé par la présence d’une sourde parlant français et enfin (ou surtout) le musée Suzuki et sa magnifique architecture avant de rouler deux heures au milieu des montagnes.