Le lieu est un ailleurs, le bout du bout, un port. Au loin, entre la répétition et la représentation, l’horizon en contre-jour se dévoile un peu, ici on sourit des palmiers qui bordent un bâtiment aux allures d’abandon mais la grille est ouverte.
Le spectacle est à mille lieues de la brutalité apparente de ce quartier où la supérette est une oasis à l’air conditionné et où se déroule, étonnant, une sort d’Intervilles, en tout cas ça patauge et ça crie dans le micro. Le spectacle est un hymne magnifique au corps, humain, animal, végétal, sublime ou monstrueux, bestiole sans cri que je photographie sans pouvoir me plonger entièrement – puisque concentré, inquiet des prises de vues, gêné par le bruit que je génère – dans les mouvements mais en captant – sens multiples – l’émotion.