Crayon HB, gomme, salle 410, 12h15, elle déballe le paquet rose pâle qui contient les documents d’examen. Au coin supérieur gauche de la si petite table (coudes dans le vide), mon numéro 260240239. Quinze minutes à attendre. Le stress retombe un peu, mais pourquoi stresser ? Et de quel stress parle-t-on ? Celui généré par d’autres éléments qui n’ont rien à voir avec cet examen de japonais, ou par le départ en vacances ? Bref… La climatisation fait un léger effet et le garçon devant moi a gardé son coupe-vent malgré un short rose bonbon aux motifs de de flamands – qui eux, pour le coup, sont noirs. A ma gauche, une blonde, obèse, crispée. A ma droite, un Thaïlandais souriant puisque l’on se sourira à l’issue de la deuxième partie. Devant le bâtiment, la foule (jeune et non japonaise) était impressionnante, ramenant Kyoto à l’un de ses aspects : une ville universitaire attirant l’étudiant étranger pour un semestre, deux, une expérience, une vie…
Épreuve (agaçante) de kanjis et vocabulaire. Épreuve (éprouvante) de grammaire et lecture. Et épreuve d’écoute qui donne presque envie d’embrasser son voisin tellement c’est simple (enfin moins éprouvant, quoi…). Et puis voilà. Tu m’attends, voiture de location anthracite, on file. Deux heures de route, un coût de péage qui ferait baver de joie les autoroutiers français et l’hôtel chic pas cher (merci les offres promotionnelles) juste à l’entrée de Shikoku.
Cinquième étage, le bain, dont une partie est extérieure, domine un horizon océanique et pluvieux. Un instrumental de “I am sailing” de Rod Stewart berce l’ambiance d’embruns. En bas l’océan et le bruit des vagues. Plus tard “la” musique de Titanic, mais même l’insupportable est supportable. Plus tard, éclater de rire en lisant Echenoz. Lire enfin. Un roman. En français.