“Je déteste les gens comme nous.”
Choisir. Prendre cette tasse que tu m’avais offerte, plus solide et parfaite pour le café du matin et cette autre, jaune soleil. Dans un élan vaguement optimiste imaginer un entretien et choisir quelques cravates, ce pantalon, la veste. Ne pas s’alourdir mais emporter les trois jizos : wishing, hoping, smiling. Prendre la poupée, légère, présence qui me suivra. Réfléchir aux projets et glisser des livres dans la sacoche. Oublier de jeter un œil à l’intérieur du petit meuble rouge. Se demander pourquoi l’infinitif, parfois, s’impose ici, mais aujourd’hui savoir pourquoi. Pour imposer une distance. Je me regarde : je me revois refaire les gestes, hésiter sur ce que je garde de toi, prendre de l’utile et du symbolique, et j’écris, oh pas grande chose, juste ça.
Alors je prends la poupée pose à ma droite ; sa tête bringuebale, comme alourdie par le sommeil. Touché par son visage fragile composé de quelques traits et points, je n’avais jamais prêté une attention particulière aux deux pèlerins dessinés sur son corps. Je viens justement d’écrire qu’elle me suivra. Mais je ne souris pas devant cette coïncidence, troublé qu’ainsi elle s’invite.