Vendredi 22 décembre 2017

Je me glisse place 26 de la voiture 20, quai numéro 1, entre la fenêtre et un diplomate. Me voilà enfin assis. La traversée de Paris avait été précédée d’une course contre la montre à cause d’un réveil pépiant en vain dans le brouillard du sommeil. Mamie s’installe en face de moi avec son petit chien à la langue pendante et disproportionnée. Il a 16 ans et des yeux embrumés par la cataracte, exorbités.
Là-bas il y a une dame avec un chat, elle aussi a payé 7 euros pour transporter son petit animal de compagnie que les enfants demandent à caresser car ils ont bien compris que le chien doit sentir un peu mauvais ; mais soudain il pète et les enfants rient. Le diplomate pas vraiment. Moi encore un peu moins quand il pousse un petit roupillon et que son coude envahit mon espace, certes rien de sonore mais tout de même je perds un peu de souplesse pour utiliser mon clavier. Je pourrais alors simplifier mes mouvements et reprendre la lecture de cette revue achetée à la hâte en même temps que quelques denrées alimentaires, trop à la hâte (parce qu’attiré par l’interview de Jérémie Souteyrat, dont les propos sont aussi précis que son art photographique, contrairement au type qui enfonce des portes ouvertes page 39) et donc sans veiller au prix, exorbitant.