Il est tard. A la recherche d’une trouilloteuse perdue, j’ouvre une boîte en sachant pourtant qu’elle ne la contient pas, une boîte pleine de photos. Je pense au déménagement à venir, soupèse le contenant, et m’embarque à faire le tri. Je garde certains visages mais d’autres partent en lambeaux au milieu des colonnes de Philaé, du port de La Rochelle et d’autres photographies, mauvaises, vraiment mauvaises, surtout celles d’Egypte, un vrai catalogue d’images totalement nulles malgré une lumière magnifique, images que je balance sans la moins tristesse en sauvant une felouque et un contre-jour à Louxor. Les plus belles photos ratées, ce sont celles du Pays de Galles en classe de première, photos ayant subi le dysfontionnement de l’appareil photo. Elles avaient fait la risée de la bande d’idiots (dont la méchanceté et la crétinerie aurait pu faire l’objet d’un sketch de Yohann Lavéant, vu justement sur scène ce soir) qui envahissaient ma classe, et en les voyant aujourd’hui, elles me fascinent (autant que leur bêtise, à la différence près que celle-ci ne mérite pas d’être exposée).