Jeudi 22 février 2018

On a choisi ce bar à vin, ouvert, accueillant, calme, qui oblige à manger quelque chose faute de licence, alors c’est une assiette de fromages qui se pose entre lui qui a déjà trop dîné et moi qui pensais me contenter de mon repas léger ; au hasard je choisis le vin. Il vient d’ailleurs. Du Brésil. Son visage laisse entrevoir discrètement l’autre moitié de ses origines : le Japon.
Il me demande comment j’ai pu aimer vivre là-bas. Il raconte un peu ce qu’on peut subir quand on va voir sa famille, ses grands-parents, à Hokkaido et que ceux-ci sont ancrés dans un schéma traditionnel qu’on n’imagine que dans les livres. Il me raconte ce que ça change d’être un ハーフ (un « half », un « moitié » quoi…), par rapport aux autres membres de la famille. Chez lui, il n’est pas japonais. Chez lui, il n’est pas aimé.