Je pousse la porte de la galerie, coin de rue, mon quartier. La jeune femme blonde me salue, je m’évente, je dis que oui, j’ai lu la description de l’exposition avant de venir et que je connais le Pavillon, d’avant, l’époque parisienne.
Je suis alors spectateur d’un regard, celui de jeunes artistes dont j’ignore tout, et dont je ne chercherai pas à savoir grand chose, ni leurs habitudes ni leur volonté ni leur discours. A peine je cherche à interroger ce qu’ils ont à me dire. Dans la salle du fond, je suis attrapé par les images en mouvement. Je m’assieds. Je suis seul. Seul et assis trop bas, il faut lever la tête, mais la vidéo est belle, physique, simple, on voit le propos mais je peux m’en passer ; les images sont belles. Je passe les dernières minutes debout, je veux montrer au monde un visage, je l’enregistre et le partage.
Je suis alors spectateur de notre passé, en pointillé sur les murs blancs, en images, en objets posés là, puisque notre passé c’est ce monde-art. Je le regarde avec les yeux de celui que tu as guidé au-delà des inutiles cartels et que je suis encore. Je me demande ce que tu aurais dit. Ce que tu aurais vu.