Sur la table, une anisette coûtant la bagatelle de 4,50 euros. Dans les mains, sous les yeux, des histoires de bain japonais, la douceur des mots de Mizubayashi. Et en face de moi sur le volet du bijoutier une pub pour Seiko ; le souvenir des publicités pour les montres Seiko à quartz remonte à la surface. Ça faisait rêver, le quartz, l’enfant ne savait pas où il était ce quartz, où plutôt à quoi il servait, aujourd’hui il demanderait à Google. Seiko : Réussite, succès. Le petit garçon ne savait pas non plus ce que cela signifiait, peut-être ignorait-il même d’où ça venait, du Japon, c’était le début de la bulle financière là-bas, le petit garçon s’en fichait, le Japon c’était Goldorak, c’était Albator, et les personnages avaient de grands yeux ronds, mais le petit garçon savait que ce n’était comme ça, là-bas : il a bien vite compris que tout ce qu’on nous montrait, depuis qu’on avait la télévision en couleur, il ne fallait pas trop y croire.
Un Ricard et un livre, donc. J’attends J, de Canton mais plus tout à fait d’Asie, tellement les années l’ont emmené à Rotterdam, New-York, Bordeaux. Les années l’ont détourné. On a convenu qu’on mangerait une pizza. Mais non.