Il me demande si j’ai petit-déjeuné. Je lui dis oui, un peu. Il m’emmène alors dans un resto chinois, passe une commande dans la même langue. Nous choisissons une table propre et les plats arrivent. Je découvre qu’il a beaucoup commandé, je suis gêné, mais j’ai curieusement l’appétit suffisant pour tout dévorer et faire honneur à ce qu’il a commandé pour moi. Obélix, avec un x. Je lui pose quelques questions, alors il me raconte la vie gay dans son pays, la chance d’avoir cette famille et pas une autre. Il parle avec parcimonie : je ne sais pas si je dois insister, s’il en a marre d’avoir déjà raconté cela des dizaines de fois – après tout il est en vacances, je ne voudrais pas lui rappeler le travail au centre LGBT de Pékin. Mais j’en apprends un peu, surtout cet entre-deux, où rien n’est interdit : ni l’homosexualité… ni les thérapies de conversion. L’état tolère, puisque de toute façon la société enferme.