Il me demande, sans forcément attendre une réponse, ce que fait la police au bout de cette petite rue. Je lui réponds que c’est ça la France maintenant… il n’a pas vu l’armée ? Si, il a vu l’armée, il n’a pas très bien compris.
Il n’est pas revenu depuis les attentats, alors il ne sait pas.
Il ne sait pas non plus la date de notre rencontre, ni le lieu, probablement par l’intermédiaire de Fred, il y a neuf ou dix ans. Puis l’Atlantique entre lui et nous, ceux qu’il vient revoir ici.
Une terrasse pour un verre, une deuxième pour dîner, puis ce bar où la jeunesse danse, nous souriant peut-être parce que nous sommes là, quadragénaires et pas sapés comme eux, et lui en rouge me regardant d’une autre manière, alors répondre par un sourire, joie et joliesse, consos à 2 euros jusqu’à 23 heures. Un dernier bar, nos âges, nos habitudes, une autre chaleur, rire parce que le patron nous offre un shot de jus d’orange parce que non non, pas plus d’alcool. Et puis parler encore, des amours, des ailleurs.