L’absence, au milieu de mes images, est un des sujets de la conversation avec Gilles, lors d’un déjeuner photographique qui m’emmènera prochainement vers d’autres routes, collectives et donc joyeusement sinueuses, mise en danger nécessaire face une pratique qui perd son souffle ou le retient, apnée.
L’absence, oui, voilà, depuis deux semaines, suite au stage, que le sens est apparu dans mes images, c’est à dire dans quasiment toutes les séries produites depuis dix ans, un sens enfin, une réponse au Pourquoi ?, un fil rouge qui n’a rien d’éclatant, sauf soudain au visage.
L’absence est, en dehors des images, dans le cœur et la (dé)raison depuis ce moment où tu as prononcé quelques mots, joyeux de cette porte ouverte que la vie t’offrait, joyeux de te projeter ainsi, par forcément loin de moi, mais autrement de moi, permettant au mot distance de donner toute sa complexité. C’est un point d’interrogation, une présence, une obsession parfois au milieu de la nuit qui vient de me séparer du dimanche. Les absents ont soi-disant toujours tort mais il ne faudrait pas tomber dans une certitude à la française, jouant ici sur les sous-entendus et les métaphores pour ne rien dire de trop, comme une prose répondant à ce poème impromptu écrit ce lundi. Puisque tu m’avais demandé si parfois j’en écrivais.