Samedi 27 octobre 2018

Nous nous sommes rencontrés en août 2017, ils habitent le même quartier, celui où je logeais alors, celui où je vivais et travaillais autrefois. Ils sont toujours là, différemment, puisque dès le début ils n’ont pas eu la même place, mais chacun a été important dans cette époque instable de l’été 2017, l’un m’offrant une simple légèreté, l’autre une impossible folie. Ainsi, dans l’exercice délicat de parler des autres, et de les comparer, je me retrouve ici à vouloir dépasser la description factuelle de ce samedi : un café avec l’un, un déjeuner avec l’autre.
S’il me serait facile de parler de B sans entrer dans l’intime, puisque ce que je crois être nous est devenu une belle amitié, je ne sais pas comment parler de J aussi précisément, au passé et au présent. Au passé, sinon par des métaphores sucrées et dorées glissées ici, sinon par les mots envoyés hier, que lui seul connait. Il aurait pu, ce mois d’août 2017, franchir la frontière du possible : c’était l’été, et nous étions comme cette saison lorsqu’elle veut que le plaisir se prolonge et qu’alors elle s’allonge sur l’automne. Mais le réel empêcha ce possible. Un jour de juillet dernier, avec toi, nous l’avions croisé ; tu l’avais lu dans nos yeux, ce présent, dont encore un peu on pourrait parler.