Alors je ramasse mon appareil photo, à mes pieds, là derrière, sous ma chaise. C’est la fin du repas, c’était agréable, calorique, mais il y avait eu ce moment de tension, comme un câble électrique qui pète d’avoir tout accumulé lors de la dernière rencontre, un câble qu’on essaye de rafistoler vite fait par une pirouette maladroite et en s’excusant immédiatement, alors qu’il suffisait de dire, calmement, tandis qu’elle insistait, que ma mémoire effaçait tout, ou en tout cas effaçait trop. Soudain, elle s’adoucit. Elle n’est plus la même. Elle s’étonne : nous avons le même appareil.