Malgré les silences, les absences et les distances qui ont érodé cette année, elle fut bien belle, belle et riche, riche de toutes ces rencontres, d’un nouveau travail, d’une nouvelle vie, de nouvelles amitiés ou d’autres consolidées, riche de l’exposition à Tokyo, du projet à Nontron, de l’accueil d’Isabelle, de la présence de Jean-Luc… Riche d’amours bien sûr ; mon album de l’année est beau de ces sourires qui m’ont accompagné, de ces quelques prénoms d’ici et d’ailleurs. Je suis terriblement chanceux, en particulier chanceux de ne pas être moi-même touché par la maladie, qui frappe autour de moi.
Je termine l’année en lisant “L’écriture ou la vie” de Jorge Semprun. Les souvenirs de Semprun y sont comme les vagues qui frappent la plage, y déposant des cailloux, y creusant des sillons. Ils vont, viennent, s’accrochent, se dérobent. Face aux dunes de l’île de Lamu, j’ai entamé ce récit splendide autant que bouleversant, parce qu’il ne faut jamais oublier que le pire est là-bas derrière l’océan. Mais que l’espoir et la beauté du monde peuvent lui survivre.