Son nom, son visage, son sourire, cette photographie que j’ai prise de lui ce jour d’été et qu’il montre en noir et blanc. C’est joli ainsi, il l’est lui-même et il n’attend que ça, qu’on le lui dise. Les commentaires sous la photo qu’il diffuse sont gorgés de désir. Ainsi le revoici. Il revient sans être jamais réellement parti, malgré les mois, malgré le refus que j’avais imposé mais qui n’avait peut-être pas plus d’incidence sur nous que les milliers de kilomètres entre mon pays et le sien. Depuis quelques temps, sur un autre réseau social aux petites images carrées il montrait sa folie, son exubérance et souvent j’étais ébahi et riais. Il revient le jour où Monica Vitti, dans un Antonioni légendaire, rencontre Alain Delon avant de regarder des photos du Kenya chez sa voisine lors d’une scène fascinante, dans une langue italienne qui m’émeut, puisqu’elle aussi s’était éloignée, cette langue, à peine la parlons-nous avec E (et E). Il revient le jour où sur le petit écran il y a une de ces petites vidéos partagées et partagées encore, où Yourcenar, Duras, Beauvoir parlent trop brièvement d’amour et de désir. Il revient le jour où T m’écrit qu’on trouvera un petit moment pour finir le vin ensemble.