Dorénavant, sur l’agenda, par superstition, j’ajoute un point d’interrogation à son prénom.
::: Hervé Guibert ; Fou de Vincent
Tu me demandes d’où vient l’idée. Je ne sais pas vraiment. Il a suffi de cette lumière, de ces fleurs qui offrent encore quelque chose de fragile et de beau malgré leur déliquescence, de cette envie d’un virage photographique, de ces images vues ensemble et que l’on avait tant aimées. Il y a aussi cette envie de questionner l’idée d’être ici, de montrer encore une fois ce qui m’entoure. Il y a sûrement l’envie de revivre cette relation que j’ai eue avec la maison au Japon, maison lumière, pour laquelle j’avais écrit que je vivais en elle et qu’elle vivait en moi. Mais j’échoue sur Instagram à montrer les détails de cet espace dans lequel je vis aujourd’hui, peut-être parce que c’est du réchauffé, peut-être parce que j’y suis seul et que je n’ai pas besoin de mon regard comme espace d’expression d’une certaine liberté.
Je te dis que n’est pas facile d’aimer être chez soi. Tu confirmes. C’est pourtant mal exprimé. Ce n’est pas facile d’aimer être seul chez soi.