Au sortir du théâtre, son visage, un an peut-être depuis que : c’était à la caisse du magasin bio où je ne vais plus, pourtant à deux pas. Il dit qu’il a beaucoup beaucoup aimé, il le dit plus facilement que moi, mais j’ai beaucoup beaucoup aimé. Il y a alors ce truc qui flotte, qui n’ose pas vraiment, dans notre conversation, parce que je n’ose pas. Il a oublié mon métier, j’ai oublié le sien mais j’ai le souvenir vague du domaine, et c’est pour ça que je n’ose pas, j’ai peur de dire un truc un peu idiot, peut-être parce que derrière il y a l’idée de charmer l’homme charmant qui dit, d’une voix charmante, qu’il a beaucoup beaucoup aimé, et il y a l’éventualité de dire une banalité, sur les corps, la force, l’humour et toute l’écriture de Charmatz qui compose avec tous ces corps et leur bras, leurs jambes, leurs fesses, leur peau, leurs pas, leurs sauts, leurs cris, leurs soupirs, leurs émotions. Alors je lui parle de toi.