Il y a, dès le début, quelque chose qui grince, parce qu’il ne veut pas être en bas, puis parce qu’il ne veut pas être au milieu de la salle. Je grince moi aussi, ne me reconnais pas trop dans cette fermeté qui décide, mais nous voilà assis. La conversation tourne beaucoup autour de lui, ce qui ne me gêne pas nécessairement : j’écoute et je creuse cette jeunesse qui veut beaucoup, cette arrogance qui s’étonne de sa situation, cette certitude qui oublie comment ce pays l’accueille, cette crainte de ne pas plaire et donc cette obsession d’avoir un corps qu’il qualifierait de parfait ou qui lui offrirait soi-disant un poste à la hauteur et – comment ne pas le lui souhaiter ? – ceux qu’il désire. Peut-être s’aime-t-il trop peu. Ici ou là je rétorque, mais je pointe également cette langue française qu’il maîtrise. On attendra un extérieur détendu pour atteindre une autre rive dans la conversation, celle de la religion, ou d’une version édulcorée portée autour du cou et dans quelques valeurs.