Mardi 19 novembre 2019

La foule attend que la fusée se détache de terre, et c’est peut-être là que le film décolle. Peut-être même que c’est là que, moi-même, je suis pris dans un même mouvement ascensionnel, pourtant scotché au fauteuil bleu. Les gens, là, des femmes blondes et des militaires, des inconnus ayant aligné leur mobile-home et sorti leurs jumelles, attendent.
Une heure et demi plus tard, en liesse, une autre foule, faite d’autres gens, dans un autre ailleurs, au milieu des buildings et des confettis, accueille les héros de la mission Apollo 11, dans des couleurs et un mouvement époustouflants tandis que sur scène trois musiciens continuent de nous envouter de leurs nappes.
J’étais venu vaguement à reculons, un peu obligé, un peu curieux, un regard sur l’horaire, l’autre sur le vide de mes sorties culturelles bordelaises tous les soirs de cet automne. Et puis, durant 1h40, je viens de retrouver ce truc qui s’appelle le cinéma. Alors j’apollodis (jeu de mots avec Apollo et applaudis mais je sens bien que c’est un peu opaque).