Dimanche 12 avril 2020

2 mai 2014
Je comprends maintenant pourquoi toutes mes amies ont, pour une raison ou pour une autre, un pied dans la faille identitaire.
Je comprends maintenant pourquoi j’ai toujours eu deux manières d’écrire, deux calligraphies.
Je comprends maintenant pourquoi j’ai photographié pendant quatre ans des immeubles murés : il semble que les murs se sont mis à parler.

::: Adel Tincelin ; On n’a que deux vies / Journal d’un transboy

Je demande à R s’il connait ce livre. Il me dit que non mais qu’il connait Adel.
Je demande à T s’il connait ce livre. Il me dit que non mais qu’il connait Adel.
Je dis à T que R m’a dit la même chose. Je ne dis pas le prénom, je dis : un ami.
Il me dit : On se connait tous. Il dit qu’il plaisante.
Je ne dis rien à R. J’ai le sentiment que ce n’est pas la peine de revenir sur cette… cette quoi ? … particularité ? qu’il partage avec T.
Je dis à T ce que la dernière fois j’ai dit à R, à propos de ce que je dis aux autres. Il me dit : cool.
Je me demande, à ce moment de l’écriture – ou plutôt ce moment du dire, tant qu’à jouer avec ce verbe – où commence l’intime. Parler des autres sans en parler, avec eux ou ici. Parler de R, et comment ? Comment parler sans dire ? Mais finalement, pourquoi ne pas dire ? Pourquoi ne pas dire ce qu’apportent les corps ?