Lundi 27 avril 2020

Ici encore je m’adresse à toi et te dis tu, dans toute ce que cette deuxième personne du singulier signifie ici et dans ce qu’elle embrasse comme formes de relations c’est-à-dire d’amour (passées, présentes ou futures / rêvées, espérées, refusées, perdues, projetées ou réelles / fraternelles, amicales ou corporelles / passagères ou passionnées / puissantes, dévastatrices ou légères*).
Là (= sur un système de messagerie de couleur verte), je t’écris que je vais bien, tu vois, qu’il suffit de petits riens comme d’un bouquet de pivoines acheté avant-hier ; elles commencent à s’ouvrir. Je te dis que ce que j’ai écrit ailleurs manque un peu de musique. Je ne te dis pas qu’il y a aussi la satisfaction née de quelques exercices réussis de japonais ; sais-tu pourquoi je ne t’en parle pas ? Mais j’évoque mon pas de porte, qui en un lapsus devient un “pas de monde”. Je ne sais pas encore qu’à la relecture du premier chapitre de “ce” livre, j’éprouverai un grand bonheur, le grand bonheur de l’avoir écrit ainsi et de bientôt (mais quand ?) le partager (ce qui produit autant d’appréhension que de bonheur), auquel vient se frotter, le soir encore, celui de voir le deuxième se finaliser (condition indispensable au partage du premier).

* J’apprendrai le lendemain sur France Culture, tentant de m’extirper du sommeil et du lit, que les amours plurielles ne sont féminines que lorsque elles sont charnelles. Dans un cas comme le mien, on sourirait de demander : Bordeaux charnelles ? (petit rire ou rillettes ?)