Le bus de rechange à l’inconfort certain roule vers Clermont-Ferrand. Devant moi, le chignon d’une jeune femme qui est bien trop près de mes yeux pour l’apprécier, bien que la spirale qu’il dessine soit délicate et me rappelle celui de Madeleine dans Vertigo. Mais j’ai de quoi m’en extirper, les yeux clos ou pointant vers les paysages qui défilent : dans mes oreilles il y a les voix ou les mots de Mathieu Riboulet ou de Marie-Héléne Lafon. Cette dernière est donc un avant-goût d’Auvergne.
Le siège de la dite jeune femme est capricieux, celui de sa voisine aussi, c’est ce que j’apprends en arrivant sur une aire d’autoroute où l’on peut se dégourdir les jambes car je m’enquière de l’éventuelle possibilité, en y mettant les formes, qu’elle veuille bien laisser le siège relevé. Mon voisin de siège est un brun germanophone dont les jambes bronzées et velues dépassent d’un short blanc ; il ne dit rien malgré une situation identique.
Le reste du parcours est donc plus éloigné du chignon : je peux lire.
A Clermont, il s’agit alors, la nuit est tombée, de jeter un œil sur la cathédrale dont la façade est plongée dans le noir, fantomatique. Il s’agit surtout de changer pour Issoire et de creuser la nuit dans un TER tardif.