Briare. Vélo. L’œil sur la montre autant que sur le chemin et les paysages qui le bordent, je pars vers le sud, direction Chatillon-sur-Loire. Ousson peut-être si j’ai le temps. Parce que, oui, j’ai le temps, mais pas tout mon temps : le supermarché ferme à 12h30 et je vais évidemment m’arrêter, regarder, photographier, profiter, faire demi-tour, hésiter. Respirer.
C’est un ailleurs reposant, paisible — canal, fleuve, écluses —, et rapidement je sens que je ne veux pas quitter ces bords de Loire, pas tout de suite, pas demain. Peut-être parce qu’hier je n’en ai pas profité. C’était étrange hier, cette envie de ne pas sortir.
Être ici, se baigner peut-être, avoir un autre rythme ou ne pas en avoir du tout. Ne rien prévoir ou si peu. Je sens que j’ai besoin de ça, là, maintenant et les jours d’après. Surtout, ne plus bouger, ne plus prendre de train, c’est-à-dire reporter le prochain, et simplement pédaler quelques minutes pour voir un horizon, des oiseaux, et donner aux paysages un autre sens / visage / nom. Un sens qui dit que je suis là et rien d’autre.
Je crois, aussi, que je n’ai pas envie de Paris, pas comme c’est prévu, pas dans l’errance, l’obligé. Même l’amitié — la liste des prénoms est si longue — n’est pas un argument.

