Jeudi 21 juillet 2016

Enfin, tout ce temps qu’on roule, beauté du monde orange des villes dans la nuit mal défaite, la masse si pesante de toutes choses de ciment autour de ceux qui y vivent, et dont le train indique la trace sans qu’eux-mêmes se montrent (une fenêtre ouvert sur une pièce vide).

François Bon ; Paysage fer

Nous rentrons. Kyoto nocturne. Mon appareil photo, doté d’un nouvel objectif 35mm qui changera ici (et ailleurs ?) mon regard et mon témoignage sur la ville et le monde, est rangé dans le coffre du scooter. Soudain, pourtant, une image à saisir. L’homme, bien habillé comme un cadre d’agence immobilière, chemise bleu clair, pantalon de costume plus sombre assorti à la cravate, tient un balai ; nous sommes au Japon et donc il nettoie le parking en rez-de-chaussée du bâtiment qui jouxte l’agence. L’éclairage est parfait, inondant l’homme de tous les côtés. Et puis il me regarde, pas longtemps, et lève le bras, et le balai, pour enlever peut-être une toile d’araignée là. Le feu passe au vert.
Alors je devrais m’arrêter là. Je devrais ne pas raconter ce qui s’est passé avant et laisser les photos être, comme tu avais dit justement “la part absente du récit”. Mais ce serait omettre la passionnante – quoi qu’un peu rapide, un peu courte – visite de la terrasse de la gare de Kyoto avec deux architectes m’éveillant un peu sur le lieu dont je me moque toujours un peu facilement.

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