Les histoires comme celles-ci sont pareilles au Nil, elles n’ont pas un commencement. Elles en ont une myriade. Et toutes ces sources engendrent des rus qui se jettent, l’un après l’autre, dans le cours principal du récit – le grand fleuve.
Prenons une de ces sources. Nous sommes à la mi-décembre 1977, la nuit tombe sur Niigata. Naoko Tanabe, collégienne de treize ans, revient de son cours de badminton. Les rues qu’elle emprunte ne sont guère passantes : ses parents habitent un quartier résidentiel de demeures à un étage.
Eric Faye ; Éclipses japonaises
Alors, tandis que je pèle les fruits pour les recouvrir de sucre tout en écoutant pour la énième fois ces fichues leçons Assimil pas du tout assimilées, j’ai comme une envie de montrer ça, cette couleur orange des kakis et des mikan… Alors je me dis que c’est peut-être l’occasion de retrouver ce compte Instagram sur lequel traînent quatre malheureuses photos, d’autant plus malheureuses qu’il y a cette vieille dame peut-être décédée, que c’est peut-être l’occasion de mieux connaître ce réseau et ses usages… Mais finalement, on n’y voit pas la confiture.