Halloween. Les monstres et les fantômes hantent les rues. Parfois, dans le métro, c’est une femme à tête de pigeon qui passe le portillon. Nous mettons dans 20 cartons et 2 valises ce qu’il reste ici de ma vie, c’est à dire plutôt de mes livres, lourds pour certains, et ce qui s’entasse ainsi porte autre chose que le poids du papier, celui des années, celui sur la conscience, celui de la vie, que sais-je, je cherche à métaphoriser ce moment, ce fichu passage un soir pas comme les autres où l’humain se veut vampire, alors sur FB j’écris ça, un peu vite, mais seule CK semble y lire la tristesse que je cherchais à exprimer. Une vie ne rentre pas dans 20 cartons et 2 valises, elle est dans les souvenirs, ceux qui restent là, bien accrochés, joyeux, nostalgiques, elle est dans ce qu’on en a fait, dans les chemins et les erreurs, elle est dans ce qui ne se voit pas ou bien elle est ici, exactement sous vos yeux, et c’est sûrement pour cela que j’insiste, que je reste sur ce journal. Alors tu ouvres une bouteille, tu dis qu’il y a sûrement quelque chose à fêter, mais en cet instant précis je pense que non, malgré la belle aventure. Alors je dis Aix, et, réalisant l’homonymie, me fige.