Mardi 7 novembre 2017

Il tient un petit sac à main. Il n’est pas seul, un ami l’accompagne. Parmi les personnes qui font la queue à la caisse du Leroy-Merlin, où je suis venu acheter des cintres, un homme à l’air patibulaire dévisage ce couple (c’est-à-dire cette paire) qui n’est probablement pas un couple. Il tient un petit sac à main et tout le reste (ses chaussures, ses vêtements, sa coupe de cheveux) sont un mélange clinquant entre ce que l’on pourrait qualifier avec facilité de “racaille” et ce que l’on pourrait qualifier sans brio de “fashionista”. Subjugué par son allure et les détails qui se dévoilent sur sa tête ou dans sa main gauche, je suis incapable, plus tard, de décrire l’autre, dont je n’ai retenu que la couleur de peau. Il est ce mélange délicat et gonflé, qu’on qualifie peut-être de métrosexuel dans certains magazines, à deux pas du RER B. Il est ce sentiment qu’il y a autre chose ici que ce qu’on imagine bêtement, pris au piège de clichés qui collent aux semelles.