Dix-neuf années et quelques mois ou semaines séparent ce jour de celui de notre rencontre. Je me souviens très bien du lieu, des silences à cette terrasse rochelaise. Je ne suis plus très sûr du mois, un mois d’automne, mais c’était le 20 car le 20 des mois suivants nous nous faisions la remarque.
Nous voilà ce soir dans ce troquet en face de la gare de Niort. Nous en sommes tous les deux surpris, de ces années qui passent, de ces rendez-vous espacés mais respectés, au hasard des villes, des horaires des correspondances, ces rendez-vous qui, en cinquante minutes, obligent à résumer des mois, des années, à faire l’impasse sur les beaux souvenirs pour s’embarquer dans la narration des virages récents, des attentes et des incertitudes. Ainsi je réponds à son SMS ; oui c’est toujours trop court.