Dimanche 24 juin 2018

Je sors mon téléphone de ma poche. Sur l’écran, un prénom, un pictogramme, un numéro appelé par inadvertance et par le plus grand des hasards : le prénom commence par un P, je ne l’appelle plus, on ne s’appelle plus, je n’existe plus, il m’a bloqué ici et ici, mais pas là, il a supprimé notre image de son compte IG, les kilomètres se comptent toujours par milliers, et son silence est presque aussi intense qu’il l’était alors, là-bas.
Le hasard, c’est après qu’il intervient, au skate-park. C’est avec lui que, la dernière fois, j’avais admiré la légèreté de skateurs et que j’avais tenté de les attrapé au vol, forts et graciles, il faisait beau, certains étaient torses nus, ils avaient cette jeunesse qu’on croit éternelle lorsqu’elle est en nous, cette jeunesse que peut-être ainsi ils cherchent à conserver.