Je suis du monde. Et le foot, ben…
J’ai tout de même cherché à vivre ce moment. Parce qu’il m’a dit qu’il voulait voir les gens faire la fête. Pour y chercher des images. Pour découvrir que les rues peuvent se vider. Parce que la sociologie de groupe me fascine. Parce que le sentiment d’appartenance à un pays est un sujet qui me concerne. Parce que je refuse de m’intéresser au foot et que par conséquent je dois me mettre à l’épreuve. Parce que ma famille ou mes amis y trouvaient une source de bonheur. Parce que Nigel et Zain voient la France comme un pays d’accueil, leur nouveau pays, et vibrent avec les Français qui vibrent. Parce que le phénomène est assez improbable et que, par conséquent, j’ai eu envie d’en être le témoin. Parce que les gens étaient heureux. Pour rien. Un ballon. Mais heureux. Je n’y adhère pas, je comprends à peine, mais j’ai regardé (tout cette ultra-moderne saoulitude, toute cette faune tricolore passant des heures à marcher dans les rues en braillant, tous ces gens aux grands-parents venus d’ailleurs montrant ce qu’est la France).
Oh bien sûr on a beaucoup parlé de politique aussi, avant, pendant, après. De ce que cela signifie, d’être là, de voir cela : les siècles de domination, la sélection, la France, la domination des pays riches, le nombril du monde, les immigrés, toi oui, toi non, tout ça, tout ça.
Tout ça…
Pour ça.