D’automne était le temps, le ciel, les feuillages du bois qui longe le jardin d’acclimatation au nord. D’automne était l’humeur quand on crut qu’il allait falloir rebrousser chemin. Mais non. Alors Schiele. Schiele, un des rares artistes qui provoqua un bouleversement lorsque je découvris son travail. Il doit donc y avoir, quelque part (un carton, une pile, un tas, un recoin), un livre. A mon Panthéon, mieux rangé que ma bibliothèque les corps de Schiele côtoient les reliefs de De Staël – dont je sais précisément où se trouve son livre de correspondances, là, à peine dois-je tendre le bras – De Staël dont le souvenir de l’exposition rétrospective au Centre Pompidou, en 2003, est encore une émotion nette. Il y a, chez l’un et l’autre, comme une griffure, une densité, des cassures, quelque chose à fleur de peau, et si l’on évoque la peau, peut-être que les corps chez Schiele sont le mien, mais que sont en moi les bleus chez De Staël ?