On se raconte ce qu’on a fait, ce qu’on va / doit faire. Moi ? Oh un bout film, des exercices de japonais, lire, écrire (ou plutôt creuser le récit, comme on creuse un tunnel avec les ongles, rageux et courageux). Je ne suis pas à plaindre : je m’occupe. Beaucoup. Presque trop : je pense à tout ce que j’aimerais faire, monter ces 7 minutes de vidéos, finir d’écrire ce livre, entamer celui-là qui t’évoque (l’équivoque contient qui on évoque ?), lire ça, étudier ça, apprendre ça, etc. Parfois je chante, surtout le soir. Parfois je regarde le ciel et j’attends les oiseaux. Parfois encore moins, pour ainsi dire rien.
Quelques exercices physiques aussi. Souvent on parle de nos corps, leur transformation, comment séduire, et d’abord se séduire soi-même, se donner confiance ainsi quand on se voit passer dans le miroir. Alors on pense à la chanson. Pour tout bagage on a sa gueule, quand elle est bath ça va tout seul. Quand on est moche on s’habitue, on s’dit qu’on n’est pas mal foutu.
C’est là qu’intervient S dans ce récit qui se frotte, comme la virtualité/réalité du confinement, à l’existence des autres. S et sa gueule, ça va tout seul. S vit loin, si loin qu’il en est presque céleste ; Vénus brille tant en ce moment. S est peut-être plus un rayon de soleil fugace qu’une étoile, mais je m’offre du rêve par une présence presque impossible. Cela m’aide à attendre : je m’accroche aux peut-être.