Je ne t’attendais pas là. Je pensais avoir un peu d’avance, une quinzaine de minutes et donc ranger l’appartement, dont l’état était assez désastreux et tu aurais sonné, à 18 heures environ, comme convenu. Mais tu étais assis, place Lafargue, tu étais beau, bronzé, les cheveux courts, et ton pantalon vert irradiait. Toi aussi, bien sûr. Je t’ai pris dans mes bras, bien sûr. Ce n’était pas possible autrement. Je ne sais plus exactement quel était ce vert, pourtant il était magnifique et nous en avons parlé. Pistache peut-être, ou bien que diriez-vous de tilleul ? Il tendait vers le jaune je crois et j’en suis sûr s’accordait joliment avec tes chaussettes prune et la neutralité de ton tee-shirt gris. J’avais touché la toile, d’un doigt, là sur ta cuisse, pour en connaître la texture. C’est donc étrange, quelques heures plus tard seulement d’avoir oublié la teinte. Mais peut-être que simplement, ne sachant la nommer, je ne sais plus la voir. Ou peut-être que j’essaye encore de t’oublier.