En sortant de l’entretien, Jacques avait allumé une cigarette. Il regardait devant lui. Ne pensait à rien d’autre qu’à avaler chaque bouffée. Un plaisir dans la vie, avaler une bouffée, la retenir un peu puis la laisser sortir. Avant de rentrer chez lui, il s’était assis dans les jardins de la Fontaine. L’été finissait.
::: Marie-Aimée Lebreton ; Jacques et la corvée de bois
Je ne suis pas un nostalgique mais voici que soudain apparaît, sur les étagères du grand magasin, une étiquette mentionnant une ristourne importante sur cette paire de baskets jaune vif. La paire est mondialement connue pour son apparition enneigée et sanglante dans Kill Bill. Cela nous ramène donc il y a bien longtemps en arrière, 2003 ou 2004, une autre vie, d’autres histoires, un F ou un autre. Cela nous ramène à une autre écriture, celle de l’époque, et j’ai l’impression, en écrivant ces lignes, de retomber dans le piège d’un phrasé rabougri par des histoires de pompes, puisque c’était ainsi, autrefois, ici ça causait de rien et ça bouffait de la semelle.
Balayant mon rejet de ces années-là (celles du premier F et d’une triste absence de mélodie dans mes phrases), je me dis que tout de même, ce serait dommage de ne pas oser. Alors je toussote, la vendeuse se retourne, je souris, elle s’approche, je demande, elle y va, je m’assieds. Elle revient. C’est la plus petite : 41,5. C’est un poil trop grand, 41,5. Mais un poil sur les pieds, on s’en accommodera.