Faire (ou refaire) l’expérience d’un autre cinéma est nécessaire. Elle est pour moi une confrontation avec un espace éloigné, qui ne l’a pas toujours été. C’est comme mettre les pieds dans une histoire d’amour impossible qui, aujourd’hui, n’arrive pas à caresser mon besoin d’être fier de l’autre, de ce qu’il dit, de ce qu’il fait, de comment il bouge. Je suis exigeant et j’attends que le cinéma le soit un minimum. Mais pour balayer les remarques, je ne dis pas que je suis exigeant : je dis que je suis snob.
Un mes premiers souvenirs de snobismes cinématographiques date de 1993. Il y avait Richard Gere et un scénario qui interrogeait la limite de la fidélité amoureuse à travers le spectre du fric : oserait-on coucher avec un autre pour un million de dollars ? … ou un truc du genre. Mais peu importe l’histoire. Je commençais alors probablement à creuser le cinéma, peut-être déjà y avait-il déjà eu Mankiewitz et Casavetes. Mais peu importe. J’avais trouvé le film extrêmement mauvais. J’avais accompagné 3 ou 4 copines. Je nous revois sortir du cinéma et je n’ai probablement pas osé dire que c’était une insupportable daube sans arguments.
Ce samedi, je n’ai pas eu beaucoup plus d’arguments après les deux films. Ils étaient vraiment mauvais. Le premier surtout. Le deuxième ? Aussi, mais il n’avait pas la prétention de vouloir en faire des tonnes avec de la science-fiction alambiquée – en plus il y avait des cerveaux dans un immense truc en verre, ça m’a rappelé le boulot. Je ne sais pas pourquoi c’était nul. C’est comme ça. Je ne sais pas l’exprimer.
J’ai alors pensé à ce que tu disais des silences. Je ne savais pas quoi faire des nôtres.