Vendredi 15 octobre 2021

Je suis assis. J’attends. J’ouvre mon carnet, entamé le 25 juillet. Je n’y ai rien noté depuis le 15 septembre, lors de la conférence d’Elisabeth Lebovici. Je retrouve cette phrase : “Qu’est-ce qui est fou ? Crier ou ranger ?” Ou encore celle-là : “Il faut aller à la frontière entre le cri et l’ordre” et puis au-dessus les noms de Marcel Mauss et Todd Haynes.

Ce vendredi, carnet ouvert, stylo fluide sur le papier, suivant plus ou moins les lignes, c’est à nouveau une conférence, ou plutôt deux rencontres, quarante-cinq minutes chacune, à propos de Mathieu Riboulet.

Je fais bien de prendre quelques notes, trois jours plus tard j’aurai tout oublié, c’est ainsi, il n’y a plus grand chose qui reste accroché en moi dans ces moments-là, des sensations tout de même survivent, peu de mots, des images.

La première rencontre me captive : l’écart entre la laideur de l’histoire et la beauté de la phrase / l’amplitude renvoyant à l’idée d’un long fleuve tranquille / la mélancolie mise en crise / La littérature peut-elle faire politique ? / …
La deuxième rencontre m’ennuie plutôt. Le rythme est tout autre. Mais à la toute fin je note cette phrase dite par Patrick Boucheron – à propos du fait de raconter l’Histoire, je crois : “Ça commence toujours avant, et il manque toujours quelque chose.

Je crois. Je ne suis plus très sûr, en écrivant ces lignes. Je creuse dans mes souvenirs. Ça s’éclaircit un peu. Mais tout de même, il me manque plus que quelque chose.